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Pétard Mouillé

12 juin 2011

Si une préface est nécessaire ?

 

   J'habite un petit appartement, à Brest dans la rue Jean Jaurès, il faut le dire, mes voisins sont assez brouillant. Les jours se ressemblent et se succèdent avec une cadence que je ne cesse de constater, je ne vois pas le temps passé, je ne le calcule que trop peu à vrai dire... Récemment, ne faisant rien de particulier, j'ai pensé, beaucoup pensé, et il faut le dire, si ce moment n'a pas été productif, il m'a permis, je crois, de poser une certaine incertitude sur les fondements de ma vie, de mon travail.

    Après avoir autant pensé, je n'ai rien dit, à personne, et je le jure sur ma tombe, personne n'est venu me donner, clés en main, les réponses à toutes ces incertitudes. Puis toujours dans un silence religieux, je me suis reposé des questions, c'était métaphysique ou philosophique, je ne m'en rappelle plus. Vraiment, si tout cela est si flou, c'est parce que je n'ai aucune incidence sur le temps, je l'ai subi trop souvent. Quand Salamano frappait son chien, il disait je crois, enfin à sa manière, qu'il représentait tout pour lui, qu'il l'aimait. Parce qu'il vivait depuis déjà neuf ans en sa compagnie. Je n'ai jamais frapper mes voisins... Il faut dire que nous avons une chaudière en commun, ça crée forcément des liens.

   Je vis entourer de dessins, peintures et autre travaux, fixés, jetés, trainant un peu partout dans mon appartement, j'aime bien ce petit bordel organisé. La veille d'un jour, j'ai tout repris pour le montrer... En rentrant rien, je n'ai rien réinstallé, mon chez moi est resté vide, comme mon esprit, si peu prolifique, il faut le dire. En fait pour être honnête, nous vivons tous au rythme de ce petit trépas de tous les jours, c'est pour cela qu'on ne les voit pas passer. Ce petit trépas, c'est le liquide vif et vital qui coule dans notre cerveau, que nous ingurgitons en regardant et régurgitons en faisant, c'est ce petit soupçon de soi qu'il est impossible de retenir, de ne pas jeter sur une feuille. J'ai vomi. Depuis ce lendemain plus rien.

    J'ai essayé de mettre les doigts et en est sorti un liquide verdâtre, nauséabond. Cette violence que je me suis infligé, plus jamais je ne le chercherai, alors j'ai laissé les jours passé, Salamano repassait de temps en temps, je baissais la tête et ne disait mots. J'aurais pu vomir sur ces feuilles, mais j'ai préféré à cela la récupération mais je ne suis pas un restaurateur. Si le vide reste face au vide, il reste le plein présent entre ces deux orifice, j'ouvrirai bien les oreilles, je fermerai bien la bouche et laisserai mes fantômes hanter l'agrément de mes maîtresses choisies.

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